L'ONU dans un rapport sur Haïti définit un gang comme un groupe d'individus organisés qui utilisent la violence armée via des armes à feu sophistiquées et se livrent au trafic d'armes ou de drogues, à l'extorsion, l'enlèvement, le meurtre, la violence sexuelle et le détournement de camions. La Région métropolitaine de Port-au-Prince semble concentrer, en plus des richesses et des services urbains de base, la banditisme et la criminalité en raison de l'attractivité que la capitale exerce dans l'organisation socio-spatiale et sociopolitique du pays. 177 groupes armés se disputent sa suprématie, dont certains sont fédérés en 2 grands groupes : G9 an fanmi e alye et GPèp (Olivier, 2020). Mais l'ensemble est dirigé par 9 principaux chefs de gangs connus sous les identités (pseudonymes) : (1) Micanor, (2) Isca, (3) Mathias, (4) Djouma, (5) Krisla, (6) Ezéchiel, (7) Sonson, (8) Ti Junior, (9) Barbecue (Olivier, 2020). Aucune des communes de la RMP n'est épargnée par ce phénomène de 'gangs'.

Plus de 16 000 personnes ont été tuées en Haïti entre janvier 2022 et juillet 2025, révèle le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme dans un rapport publié le 2 octobre 2025. Selon Volker Türk, les gangs imposent leur loi en Haïti, où près de 500 000 armes illégales circulent. Le pays risque l'effondrement, avertit l'ONU, si rien n'est fait pour combattre la contrebande et la corruption qui ont lieu, dans un contexte de crise alimentaire grandissante. Alors que les Nations Unies dénoncent la corruption et la contrebande favorisant l'entrée d'armes illégales dans le pays, les autorités intérimaires ont nommé la semaine dernière un directeur général à la tête de l'AGD, inculpé par le juge Noé Pierre Louis Massillon pour trafic illégal d'armes à feu et de munitions, blanchiment d'argent, financement du terrorisme, fraude fiscale, entre autres. De plus, des membres de la CPT et des ministres du gouvernement sont épinglés pour corruption par l'ULCC.